sábado, 18 de outubro de 2014

ITALIE - LES PLUIES

INTEMPERIES – L’Italie durement touchée par les pluies et les inondations

Quelques jours de pluies incessantes dans le nord et le centre de l’Italie, quatre victimes, des dégâts qui se comptent en millions d’euros : tel est le bilan des sept derniers jours en Italie. Gênes, Grosseto, Trieste, Padoue, autant de villes qui se retrouvent aujourd’hui sous la boue. Et les polémiques ne vont qu’en augmentant.

Tout a commencé il y a une semaine, le 9 octobre, quand des pluies torrentielles se sont abattues sur Gênes et sa région. Les précipitations intenses ont duré plusieurs jours, provoquant la crue d’un certain nombre de torrents et de rivières : le 9 octobre, c’est le Scrivia qui inaugure la série noire. Dans la nuit du 9 au 10 octobre, le Bisagno est en crue non loin du quartier de Brignole. Ses eaux, atteignant jusqu’à 1m80, envahissent la ville, entraînant tout sur leur passage, et provoquent une panne de courant à vaste échelle qui dure jusqu’à 3h du matin. 24h plus tard, nouvelle crue, celle du torrent Sturla qui finit d’inonder complètement le quartier de Brignole. Le scénario est connu, il suit fidèlement celui des inondations de 2011, qui avaient causé la mort de six personnes. Cette fois, Gênes ne déplore le décès que d’une seule personne. Les premières heures du 11 octobre sont cruciales, les pluies continuent, les inondations se multiplient et le niveau d’alerte est à son maximum. Alors que lundi 13 octobre la semaine commençait par une journée de deuil à Gênes à l’occasion de l’enterrement de la seule victime des inondations, le mauvais temps se déplaçait vers l’est et le sud, causant de nombreux drames sur son passage.
Les régions touchées : Ligurie, Piémont, Toscane, Emilie-Romagne, Frioul
Dans l’après-midi du 13 octobre, les pluies sont encore une fois torrentielles et le Baganza est en crue à Parme (Emilie-Romagne) et toute la partie sud-ouest de la ville est inondée. Pas de victime à déplorer, mais les dégâts sont nombreux et les habitants ont vécu toute la semaine dans la boue. Les pluies diluviennes ne semblent pas devoir s’arrêter, l’alerte est donnée dans le Piémont où la région d’Alessandria a été particulièrement touchée. Mardi, dans la région de Grosseto (sud de la Toscane), la crue soudaine d’une rivière emporte deux femmes âgées de 65 et 69 ans. A des centaines de kilomètres de là, aux alentours de Trieste, la nuit du 14 octobre, une coulée soudaine de boue surprend les habitants de Muggia tandis que les Triestins ont les pieds dans l’eau. Une femme est retrouvée morte dans son habitation qui se trouvait sur le passage des éléments en furie. Quatre victimes en une semaine : l’Italie se relève à peine d’une semaine difficile. Dans les villes concernées, la solidarité a, comme toujours, été immense pour aider les populations durement touchées à se relever et à recommencer. Mais l’Italie est en colère, à Gênes en particulier où un premier bilan fait état d’environ 300 millions d’euros de dégâts. 

La chasse aux responsables donnera-t-elle ses fruits ?
A Gênes, la chasse aux responsables a d’ailleurs été immédiate tout comme a été immédiat le renvoi des responsabilités d’un organisme à un autre. Mais que s’est-il vraiment passé ? Pour certains, la population n’aurait pas été avertie en temps utile ; le chef de la protection civile Franco Gabrielli a d’ailleurs reconnu que les prévisions météorologiques n’étaient pas tout à fait correctes tout en déclarant qu'il ne fallait pas montrer du doigt les responsables météo, puisque les prévisions ne peuvent jamais être fiables à 100%. D’autres ont remis en cause les pouvoirs locaux, principalement le maire de la ville Marco Doria, alors qu’en 2011 une précédente inondation avait mis en évidence les faiblesses du système hydrologique, en particulier du Bisagno. C’est toute une administration, trop lente et trop peu efficace, qui est mise au pilori, les travaux sur le lit du torrent ayant été stoppés en raison de procédures bureaucratiques compliquées. Ces polémiques ne sont pas nouvelles : on les retrouve régulièrement à chaque catastrophe liée à des facteurs climatiques. Aujourd’hui, 9,8% du territoire italien connaît un risque très élevé d’inondation et de coulée de boue, concernant un peu moins de 6 millions de personnes, un dixième de la population italienne. D'après les études officielles, entre 1960 et 2010, les décès dus aux inondations, aux coulées de boue et aux éboulements ont été au nombre de 3994.
Christine Correale (www.lepetitjournal.com/Turin) vendredi 17 octobre 2014