sábado, 25 de maio de 2013

Manif anti-mariage homo sous tension: Ayrault tacle Copé, appelle à la vigilance

Manif anti-mariage homo sous tension: Ayrault tacle Copé, appelle à la vigilance PARIS (AFP) - 25.05.2013 12:49 - Par Annie THOMAS Jean-Marc Ayrault a mis en garde l'UMP et appelé samedi à la vigilance, à la veille de la manifestation à Paris des opposants au mariage homosexuel qui fait craindre des débordements et met la police sur les dents. Frigide Barjot le 24 mai 2013 à Paris afp.com - Fred Dufour Manuel Valls rencontre les policiers, le 21 avril 2013, juste avant la manifestation anti-mariage homosexuel afp.com - Pierre Andrieu Des militants contre le mariage homosexuel manifestent à Paris, devant l'Assemblée nationale, le 23 arvil 2013 afp.com - Kenzo Tribouillard Jean-Marc Ayrault a mis en garde l'UMP et appelé samedi à la vigilance, à la veille de la manifestation à Paris des opposants au mariage homosexuel qui fait craindre des débordements et met la police sur les dents. Le Premier ministre, visant clairement Jean-François Copé, a reproché aux responsables UMP qui appellent à manifester de prendre "une lourde responsabilité en provoquant la crispation et la radicalisation". Appelant les organisateurs à "une très grande vigilance", il leur a demandé de ne prendre "aucun risque". Pour sa part, Harlem Désir, premier secrétaire du Parti socialiste, a appelé "solennellement" le président de l'UMP à renoncer à manifester avec "La Manif pour tous", l'accusant de "jouer la radicalisation". La préfecture de police, très critiquée après les violences qui ont gâché le 13 mai la fête du PSG, va mobiliser 4.500 policiers et gendarmes pour encadrer les quatre cortèges prévus dans la capitale. Les organisateurs annoncent une mobilisation "massive", avec trains et cars venus de province, et partent sur une participation semblable à celle de leur manifestation du 24 mars, lorsqu'ils avaient mis "plus d'un million de personnes dans la rue". La police s'attend elle à environ 200.000 manifestants et chiffre à quelques centaines les "ultras" qui pourraient vouloir en découdre pour ce "baroud d'honneur". Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a fait part ces derniers jours de son inquiétude face "aux menaces" que font peser sur la manifestation des "groupes radicaux d'extrême droite", soupçonnés de vouloir "créer l'affrontement et le désordre". Il a réitéré samedi ses craintes et conseillé "à tous ceux qui voulaient se rendre à cette manifestation de réfléchir, d'être prudents". Jean-François Copé est de ceux qui prendront part à la manifestation pour, dit-il, marquer son "opposition à la loi" sur le mariage homo et "plus globalement à la politique familiale du gouvernement". Eviter les débordements, "la responsabilité en incombe au ministre de l'Intérieur", a déclaré samedi le président de l'UMP, tout en "condamnant par avance toutes les formes de provocations, tensions et violences". "Manif de la colère" Le Front national n'a donné aucune consigne mais aura aussi une délégation dans la manifestation, en présence notamment de la députée Marion Maréchal-Le Pen. Le collectif "la Manif pour tous", fer de lance depuis l'automne de la contestation, a prévu trois cortèges, qui vont traverser Paris à partir de 14H00, avec les Invalides comme point de ralliement. Deux défilés partiront de l'ouest (Porte Dauphine et Porte de Saint-Cloud), un de l'est, près de la gare d'Austerlitz. A l'issue de la manifestation, les "Veilleurs", qui prônent une "résistance pacifique", ont d'ores et déjà appelé à une veillée sur l'esplanade des Invalides, tandis que d'autres militants actifs sur les réseaux sociaux appellent à des actions ponctuelles. Dans le même temps, l'institut Civitas, proche des catholiques intégristes, organise lui aussi une manifestation, à partir de 14H30, de la place du général Catroux, dans le nord-ouest de la capitale, jusqu'à l'Opéra. Le président de Civitas, Alain Escada, qui veut aussi mobiliser l'extrême droite nationaliste, a donné le ton: ce sera "la manif de la colère", pas "la manif en chantant ou en dansant", allusion au style de "La manif pour tous" dont l'égérie, Frigide Barjot, est désormais débordée par sa droite. Elle a d'ailleurs fait état de menaces, de craintes qui l'ont amenée à envisager d'être absente de la manifestation de dimanche. Elle-même redoute que "certains veuillent profiter de l'ambiance de contestation sociale pour faire déraper le mouvement". Parmi les anti-mariage homo, une tendance plus radicale est portée par le "Printemps français", nébuleuse que Manuel Valls a menacé vendredi de dissoudre en raison de ses excès et de sa "phraséologie factieuse". La manifestation de dimanche devrait être le dernier rassemblement de grande ampleur contre le mariage homosexuel, la loi étant promulguée depuis une semaine et la première union gay prévue mercredi prochain à Montpellier. "Cette manifestation vise à contester une loi votée par le Parlement et ratifiée par le Conseil constitutionnel, donc (...) on n'en voit pas bien ni le sens, ni le but", a commenté Manuel Valls. © 2013 AFP

domingo, 19 de maio de 2013

Les étudiants craquent

Il est des initiatives démocratiques dont on regrette la désuétude, à l'instar de cette récente lettre ouverte de Clara G. à François Hollande. Début mai, la jeune étudiante de 20 ans a exprimé à son président sa colère et son désarroi face à l'absence d'opportunités en France. Désabusée, cette "mauvaise citoyenne" selon ses propres mots, ne voit son avenir briller qu'à travers l'expatriation. A défaut d'exprimer haut et fort l'avis de tous les étudiants, la lettre a ouvert les portes d'un dialogue générationnel et démocratique. Les réponses fusent désormais sur la toile et l'on peut enfin mettre des mots sur le malaise de la jeunesse. Selon un sondage Viavoice publié en avril pour W-Cie, 50% des 18-24 ans et 51 % des 25-34 ans ont répondu oui à la question "Si vous le pouviez, aimeriez-vous quitter la France pour vivre dans un autre pays ?", contre 22 % pour les personnes âgées de plus de 65 ans. C'est le constat de départ de Clara G. 20 ans étudiante en deuxième année d'histoire à la Sorbonne. Dette nationale abyssale et chômage élevé, cotisation pour des retraites de plus en plus nombreuses et stagnation du pouvoir d'achat, les perspectives sont effrayantes pour la jeune génération qui envisage de plus en plus de s'expatrier. Une véritable "fuite" selon l'étudiante, un repli stratégique vers l'étranger devenu de plus en plus attractif pour entrer dans le marché du travail. "Voyez vous les temps changent, explique Clara au Président. Mes grands-parents soixante-huitards avaient eu la tentation de la révolution, j'ai la tentation de l'expatriation". Un nouvel espoir Benjamin témoigne sur l'étudiant.fr, il s'est expatrié au Texas pour vivre son rêve de viticulteur dès la fin de ses études. Il n'envisage pas du tout de revenir en France, comme quatre expatriés français sur dix selon un sondage Mondissimo. Le Québec également fait rêver tous les étudiants, idéal pour finir ses études ou pour un premier emploi il bénéficie d'une très forte popularité depuis quelques années. Malgré le récent "Printemps d'érable", les cursus sont porteurs et les opportunités sont nombreuses dans la Belle Province. Hiérarchie plus souple, facilités administratives et fort esprit d'entreprenariat sont de rigueur ici. Même les crèches sont vacantes, un plus non négligeable pour certains jeunes couples désespérés de la saturation parisienne. D'autres pays lointains, comme l'Australie, font rêver, même si tout n'est pas rose aux antipodes (voir l'article de notre édition de Melbourne : Vivre en Australie, après le rêve, la réalité) Car en France, d'après Clara G, c'est no future : "Le plus déprimant, c'est de savoir très exactement de quoi sera faite ma vie si je reste en France. Une fois mes études terminées, une fois mes beaux diplômes inutiles obtenus, je rejoindrai sans doute d'abord les rangs fournis des jeunes chômeurs avant d'enquiller pendant des années les stages et les CDD (...). Et si jamais, par une sorte de miracle improbable, je venais à gagner beaucoup d'argent, je sais d'avance que non seulement je devrais en reverser l'essentiel au fisc, mais que cela me vaudrait aussi l'opprobre général de mes concitoyens et votre mépris personnel". Rester en France ? La lettre ouverte a suscité de nombreuses réactions, et à défaut de connaitre celle de François Hollande, ces réponses faites à Clara sont intéressantes : Marie Charlotte sur Madmoizelle rappelle que la situation française est loin d'être la pire, que ce soit pour le système de santé, pour les frais de scolarité ou pour la parité. Elle propose ainsi de rester en France en profitant un maximum de ses avantages sociaux, consciente de la crise, elle semble fermer les yeux dessus. Sofiane lui, prend le contrepied : l'expatriation bien sûr ! Mais pourquoi la vivre comme une fuite alors que c'est une véritable chance ? Selon lui, à vingt ans tous les choix sont encore à faire et ce n'est pas l'Etat qui est responsable d'un "banal blues de la vingtaine". Et Sofiane de conclure sur une citation de Joseph Schumpeter "entreprendre consiste à changer un ordre existant". Une façon de dire qu'il n'y a pas de fatalité et que tout reste à faire, à condition de prendre les devants...