quinta-feira, 28 de fevereiro de 2013

L ´ IMAGE DE LA FRANCE À L ´ ÉTRANGER

Il y a quelques jours, le PDG du groupe Titan, Maurice M. Taylor Jr. adressait une lettre assassine au Ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, dans laquelle il décrivait les ouvriers français comme paresseux et trop payés. Aujourd’hui, c’est le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, qui a déclaré au cours d’un déplacement à Londres : "Les Français ne sont pas seulement des mangeurs de baguette, des porteurs de béret ou de marinière, une économie sous-productive", soucieux de redorer l’image de la France à l’étranger et de tordre le cou à des clichés qui ont la vie dure. Afin de connaître l’image de la France à l’étranger en 2013, lepetitjournal.com souhaite recueillir vos témoignages. Expatriés aux quatre coins du monde, vous incarnez la France au quotidien à l’étranger. Vous êtes les premiers à connaître le ressenti des étrangers vis-à-vis de votre pays. Francophone, vous manifestez un intérêt certain pour la France et sa langue. C’est la raison pour laquelle lepetitjournal.com souhaite vous donner la parole afin de connaître la perception de la France à l’étranger. Quels sont les clichés, critiques ou compliments auxquels vous êtes régulièrement confrontés en tant que Français ? Quelles sont les questions que l’on vous pose sur la France et les Français ? Quels sont les symboles de la France à l’étranger ? Que représente l’art de vivre à la française pour les étrangers ? Quelle influence a aujourd’hui la langue française sur les autres langues du monde ? Qu’évoque le mot "France" aujourd’hui ? Envoyez-nous vos témoignages à luc.allain@lepetitjournal.com nous les publierons lors de la parution de notre dossier consacré à l’image de la France à l’étranger.

sábado, 9 de fevereiro de 2013

LA GUERRE DU MALI

Mali : après l'attentat-suicide, la France risque-t-elle l'enlisement ? Quatre militaires maliens sont morts mercredi dans l’explosion d’une mine. Ce vendredi, un kamikaze s'est fait exploser à Gao. Des actes qui annoncent une guérilla naissante, tandis que Paris évoque le retrait de ses troupes pour début mars. Analyse de ces événements et de leurs conséquences avec Pascal Le Pautremat, docteur en histoire, expert en questions militaires, crises et conflits contemporains. Gao, le 7 février 2013 - AFP Pascal Le Pautremat.08.02.2013 Propos recueillis par Liliane Charrier Comment expliquez-vous ces attentats ? Incapables de tenir le choc face au dispositif militaire français, les djihadistes n’ont d’autre solution que d’œuvrer sur les arrières de l’adversaire en suscitant l’effroi et en créant un malaise psychologique, par des attaques terroristes, des attentats ciblés, des opérations suicide. C’est la logique même de la guérilla : l’action du faible sur le fort. Tout va se jouer sur l’intensité de cette guérilla et la rigueur du travail des hommes en charge de la sécurisation des villes et routes. Le but est de limiter la probabilité d’actes terroristes, sachant que le risque zéro n’existe pas et qu’il y aura toujours des attentats de ce type. Ces attaques éclair marquent-elles un tournant dans le conflit au Mali ? De fait, nous sommes en train de parachever la première phase de reconquête et de libération du territoire malien. Une première phase marquée par une guerre de type conventionnelle. L’objectif est atteint : chasser l’adversaire des villes, neutraliser les groupes mobiles dans l’espace (semi-)désertique par voie aérienne et les acculer essentiellement dans le nord et le nord-est. Nous sommes maintenant au seuil de la deuxième phase, à la fois de coercition, et peut-être aussi de négociation, pour arriver, entre autres, à la libération des otages dans le nord et le nord-est. Conjointement, il va falloir conforter la sécurisation des villes libérées et des axes routiers, et préserver les rouages logistiques de l’armée française et de la CEDEAO des attaques de guérilla.Quel rôle la France est-elle appelée à jouer dans cette seconde phase ? Depuis les années 1990, la guérilla est un phénomène fréquent dans les conflits contemporains, et même la guerre russo-afghane, dans les années 1980, comportait déjà cette dimension-là. Comme on n’est pas en mesure d’affronter un adversaire largement plus puissant sur le plan militaire classique, on harcèle, on piège, on monte des embuscades… C’est un processus acté dans les processus militaires depuis l’Afghanistan, et que les Français ont anticipé au Mali, où ils sont appelés à rester des acteurs de premier ordre pour le déminage. Depuis quelques jours déjà, la France envoie des équipes NEDEX pour lutter contre les mines, les IED et le piégeage d’itinéraire. A terme, ce sera-là la fonction première de la CEDEAO. La France en guerre au Mali (AFP)Peut-on craindre l'enlisement de la France, comme en Afghanistan ? Non. Tout d’abord parce que les effectifs des rebelles sont sans commune mesure avec ce qui existait au Vietnam ou en Afghanistan. Ensuite parce que le territoire ne présente pas la même configuration : la jungle vietnamienne et les montagnes afghanes n’ont rien à voir avec les vallées ouvertes et le désert d’Afrique. Enfin parce que la donne géopolitique a changé et qu’il existe aujourd’hui une véritable prise de conscience régionale de l’urgence à endiguer le phénomène djihadiste. Tous les pays de la région sont concernés par ce fléau. Un fléau qui se nourrit de pauvreté, de détresse psychologique et de misère sociale. Que cela serve de leçon à l’Occident et aux pays africains qui entretiennent une conservation clanique du pouvoir ! S’il existe des réseaux sectaires inhérents au djihadisme, c‘est que le terreau est favorable à une amertume qui s’extériorise dans une action radicale, dont l’objectif reste illusoire. La guérilla peut-elle retarder le retrait annoncé des forces françaises, début mars ? Je suis très surpris que l’on annonce déjà le retrait des troupes. Je crois qu’il ne faut pas se précipiter pour rassurer une partie des citoyens français qui redoutent le coût de l’opération. Nous avons gagné une première bataille, mais la guerre est loin d’être terminée. Ce sera un travail de longue haleine à mener en partenariat avec nos collègues africains et les Occidentaux qui voudront bien se joindre à nous. A ce propos, beaucoup de pays européens sont jusqu’à présent restés aux abonnés absents. Or une vraie politique commune ne se limite pas aux questions économiques, mais elle implique aussi des enjeux sécuritaires auxquels tous devraient contribuer. Quant à la CEDEAO, elle n’a pas suffisamment de moyens ; c’est aux Occidentaux qu’il revient de former, renforcer et équiper l’armée malienne. En plein brouillard de la guerre, il est très délicat de laisser croire que nous serons tous partis dans un mois.